La récente déclaration du ministre des Habous et des
Affaires islamiques Ahmed Toufiq au parlement a provoqué un véritable tollé. En
affirmant que « les Marocains sont laïcs », il a suscité des réactions
contrastées, allant de l’indignation à l’approbation argumentée. Le ministre a
expliqué ces propos dans le contexte d’un échange avec son homologue français,
Bruno Retailleau, lors de la dernière visite officielle du président Emmanuel
Macron au Maroc. Ahmed Toufiq a souligné que cette « laïcité à la marocaine » ne
s’appuie pas sur une séparation stricte entre l’État et la religion, mais sur
un respect de la liberté individuelle et l’absence de contrainte religieuse. Une
prise de parole qui a néanmoins mis en lumière des sensibilités profondes au
sein de l’opinion publique marocaine.
Pourquoi
autant de réactions disproportionnées de part et d’autre ? Le terme laïcité
est-il adapté à la réalité marocaine ? Sommes-nous simplement en mesure d’avoir
un débat apaisé et nuancé sur un tel sujet ? Et surtout, pourquoi Ahmed
Taoufiq nous a-t-il dévoilé le contenu de son échange avec Bruno Retailleau ?
Erreur de communication ou mauvaise interprétation ?
Aziz Boucetta, journaliste politique, fondateur de Panorapost
Brahim Rachidi, avocat, membre du bureau politique de l'USFP