Les syndicats ont-ils encore
un véritable poids dans le dialogue social au Maroc ? La question se
pose après la récente séquence de l'adoption de la loi sur le droit de
grève. Si les centrales syndicales ont
tenté de mobiliser contre ce texte, la grève générale du 5 février n’a
pas eu
l’impact escompté. Dans un pays où le taux de syndicalisation est
inférieur à 5
%, où les coordinations autonomes prennent le pas sur les centrales
historiques, et où le gouvernement semble imposer ses réformes sans réel
contrepoids, on peut légitimement s’interroger : les syndicats sont-ils
en
perte d’influence ?
Au-delà des syndicats, ce sont les corps intermédiaires dans
leur ensemble qui semblent en crise. Quelle place leur reste-t-il dans une
démocratie où le dialogue social devrait être un pilier ? Le gouvernement
continue pourtant de ménager les syndicats et d’entretenir des relations
privilégiées avec eux. Pourquoi cet attachement alors qu’ils semblent affaiblis
?
Aziz Boucetta, journaliste politique fondateur de Panorapost
Brahim Rachidi, avocat membre du bureau politique de l'USFP